La forme de piscine que vous choisirez est une décision essentielle dans l’élaboration de votre projet. Avec les différentes techniques de construction, tout est possible ou presque ! La zone d’implantation prévue et sa distance avec la maison vont vous guider pour choisir la forme et la taille les plus adaptées à une bonne intégration à l’environnement.
Quand les piscines sont apparues en France, dans les années 60, elles étaient toutes basées sur le même modèle : rectangulaires, vastes et profondes. Le carrelage mosaïque bleu, très utilisé à l’époque, donnait à l’eau une teinte soutenue qui accusait encore l’importance de ce grand rectangle bleu dans le jardin. Les piscines étaient d’ailleurs souvent implantées assez loin des habitations ou partiellement cachées.
Un peu plus tard, dans les années 70, une mode venue des Etats-Unis a déferlé sur la France avec l’arrivée des piscines en forme de haricots (que les mauvaises langues appelaient aussi rognons, et il faut avouer que c’est assez ressemblant…), qui furent les premières formes libres. Elle avaient un côté Floride qui a séduit de nombreux acheteurs pendant de nombreuses années. Emportés par cet élan, et par une utilisation massive du béton qui rend tout possible ou presque, des constructeurs ont proposé des formes originales, souvent arrondies.
Dès lors, les piscines se sont partagées entre formes angulaires (ou rectilignes) et formes libres. Aujourd’hui encore, la plupart des trophées récompensant les plus belles piscines conservent cette distinction de forme. Chacune a ses avantages, et le choix doit être fait pour servir l’intégration de la piscine dans son environnement. Les formes angulaires sont largement représentées, car elles conviennent aux esthétiques classiques, contemporaines, et aux petits espaces, puisqu’elles optimisent la surface du plan d’eau. Les formes libres sont plus souvent implantées dans des jardins très végétalisés et demandent un peu plus d’espace pour s’exprimer. Les tracés et les ambiances obtenues peuvent être très divers, de la piscine esprit “côte d’azur” au bassin plus organique d’allure naturelle. Les formes libres sont aussi l’occasion d’implanter des îlots, plantés ou pas, ou des plots permettant de traverser la piscine sans se mouiller les pieds. Ces réalisations nécessitent une structure en béton.
La taille et la forme sont parfois dictées par l’emplacement choisi pour l’implantation de la piscine. Les jardins de ville ou de lotissements, souvent petits par nature, ont peu d’espace à concéder au bassin et accueillent des mini-piscines (moins de 10 m2) ou des piscines de taille modeste. Pour optimiser cette petite surface, on privilégie les formes droites qui vont utiliser chaque m2 de plan d’eau, sans plage immergée ou margelle courbe. Une implantation contre un mur en limite de propriété décidera également d’un côté droit, au moins. Il est aussi fréquent que l’on dessine la piscine en fonction de la forme du jardin et de l’espace disponible. Selon les configurations (bâtis présents, plantations ou nature du sol) il est parfois plus facile d’implanter un couloir de nage de 3 x 12 m, qu’une classique 4 x 8 m.
Le rectangle reste loin devant les autres formes, avec environ 70 % du parc existant. Classique, intemporel, il s’intègre facilement dans tous les environnements et ne se démodera pas. Du rectangle presque carré au couloir de nage élancé et très graphique, cette forme pure laisse la vedette à la margelle et au revêtement du bassin pour personnaliser la réalisation. La piscine la plus commune est d’ailleurs une piscine de 4 x 8 m, qui trouve facilement sa place dans des jardins de taille modeste. Alors que dans les années 80 et 90, on lui ajoutait un escalier extérieur, roman (c’est à dire arrondi) ou carré, l’escalier est aujourd’hui plutôt implanté à l’intérieur du bassin, sous formes de larges marches occupant toute la largeur d’un des petits côtés.
Près de 30 % des piscines en France présentent des formes aux lignes arrondies, ou des formes plus complexes (avec angle rentrant, sortant, etc), et sont appelées “formes libres”. Les premières formes libres sont arrivées en France en même temps que leur technique de construction industrialisée, un panneau d’acier souple, pouvant épouser la forme que l’on souhaite. Ces bassins ont eu un grand succès jusque dans les années 90, mais sont en perte de vitesse depuis, au profit des formes plus classiques. Certaines techniques se prêtent particulièrement bien à la réalisation de formes libres, et notamment celle du béton projeté. En effet, une fois le ferraillage posé sur le fond et les parois, selon la forme librement choisie, la projection du béton permet de réaliser le bassin sans angles, tout en douceur, y compris souvent sur le fond qui sera en traité en “cuiller”. Résultat, une piscine aux courbes variées, qui évoque les plans d’eau naturels. L’aspect nature est souvent renforcé par un enrochement, une cascade, et une végétalisation harmonieuse. D’autre part, ces formes peuvent s’adapter à un environnement particulier, terrain en pente, rocher ou arbre à conserver etc. Les réalisations bien maîtrisées sont souvent spectaculaires.
Quasi inexistant il y a 20 ans, le couloir de nage est devenu l’une des formes les plus en vogue du moment. Graphique avec sa longue silhouette, sportif avec ses vraies longueurs de nage, il séduit ceux qui ont envie de beau et qui ont l’intention de nager sérieusement. Souvent à fond plat, il permet aussi de jouer, de marcher ou d’installer un aquabike. Bien sûr, il faut posséder l’espace nécessaire pour accueillir cette longueur, mais le couloir de nage peut aussi bien tenir la vedette au centre du jardin que venir sagement en border un côté. Un autre avantage est la possibilité d’installer une vaste plage bordant tout un grand côté, qui accueillera des transats en nombre !
On l’appelle aussi piscine de ville ou citadine, car elle s’installe dans des jardins exigus voire sur des terrasses. Elles représentent une part de marché en constante progression, car la taille générale des terrains diminue, mais pas le désir d’en faire un coin de paradis. A moins de 10 m2 de surface, la mini-piscine présente également l’avantage de ne pas nécessiter de permis de construire, comme le veut la réglementation des piscines. Elle compense souvent sa petite taille par un bon équipement : couverture, chauffage, nage à contre-courant si la dimension le permet, banquette à bulles… C’est une piscine où l’on ne va pas forcément beaucoup nager (sauf si on a installé une nage à contre-courant), mais où l’on va se tremper, se rafraichir, jouer, parler… en fait agrémenter sa vie à l’extérieur.
Au fur et à mesure du développement du marché, les piscines diminuent en taille mais gagnent en équipement et en confort. C’est une tendance générale qui perdure depuis une vingtaine d’années. De 6 x 12 m en moyenne il y a trente ans, les piscines ont progressivement diminué leur taille pour arriver à un standard d’environ 4 x 8 m. La surface perdue sur le bassin se retrouve généralement sur les plages et les zones « à vivre » près de l’eau. Cette taille modeste permet tous les plaisirs que l’on attend d’une piscine, et il suffit de quelques équipements bien choisis (une nage à contre-courant ou un escalier balnéo par exemple) pour se créer un petit paradis personnel. Une piscine de petite taille est moins chère à l’achat et en entretien, car les produits de traitement, le temps de filtration ou le chauffage de l’eau sont fonction du volume d’eau.
Le niveau d’eau, compris le plus souvent entre 1,30 et 1,50 m sur l’ensemble du bassin, permet de nager comme de jouer debout, où que l’on se trouve. Par contre, la hauteur n’est pas toujours suffisante pour faire de la nage sportive, et encore moins pour plonger. Environ 1/3 des piscines adoptent un fond plat, et c’est bien entendu le cas de la majorité des piscines de petite taille, pas assez longues pour varier les hauteurs. Parmi les avantages du fond plat, une diminution du volume d’eau contenu dans le bassin, et donc une économie de produits de traitement et, éventuellement, de chauffage. Il permet aussi de partager des activités à plusieurs et dans les mêmes conditions, de type aquagym, aquabyke, ou volley improvisé ! La plupart des couloirs de nage adoptent un fond plat à 1,50 m, pour limiter le volume d’eau et permettre de nager confortablement.
Le fond composé distingue deux zones généralement planes, le petit bain, d’une profondeur comprise entre 1 et 1,20 m qui permet aux jeunes enfants d’avoir pied, et le grand bain, d’une profondeur variant de 1,80 à 2 m. Ces deux zones sont reliées par une pente douce. Le petit bain reçoit l’implantation de l’accès au bassin, qu’il s’agisse d’escaliers ou de plages immergées. Il occupe environ 1/3 de la surface du bassin. De même que les dimensions du plan d’eau se sont réduites, la profondeur du bassin a été fortement diminuée. Il y a trente ans, la fosse à plonger, à 2,20 ou 2,30 m de la surface, était fréquente. Elle a disparu en même temps que l’équipement associé, le plongeoir, que l’on ne trouve plus guère que dans les piscines publiques.
Une autre sorte de fond incliné est courante, il s’agit d’une pente continue, qui va d’un côté à l’autre du bassin. La pente est plus douce, mais l’absence de surface plane peut gêner les plus jeunes, qui auront tendance à glisser, surtout si la piscine est revêtue d’un liner.
On trouve parfois une marche périphérique (appelée aussi safety ledge) de 15 ou 20 cm et à environ 1 mètre sous la surface, qui permet de reprendre pied près des parois. Elle est sécurisante pour les jeunes nageurs. L’avantage des fonds inclinés est qu’ils permettent plusieurs utilisations, jeux d’enfants et nage sportive.
Il existe de nombreuses variantes de fonds inclinés selon le type de construction. Les piscines coques proposent toutes sortes de formes de fonds. Les piscines modulaires avec revêtement liner privilégieront des formes simples pour que le liner les épousent parfaitement. Une piscine béton monobloc pourra adopter une forme de fond plus organique, type cuillère, et qui s’harmonisera très bien avec une forme libre.
C’est la question la plus importante. La taille du bassin doit tenir compte de celle de l’espace qui lui est consacré, de celle du jardin et du volume des bâtiments environnants. Piscine, plage, jardin et maison doivent s’exprimer et se compléter avec grâce, sans brusquer le paysage. La forme de la piscine doit aussi s’harmoniser avec le style de la maison, et cela d’autant plus que les deux constructions sont proches. Les maisons étant rarement arrondies, les piscines implantées à proximité immédiate des bâtiments sont généralement de formes rectilignes. Par contre, si la piscine est implantée dans un jardin arboré, un peu à l’écart, une forme libre peut s’intégrer avec naturel et magnifier son environnement. Quand piscine et maison sont conçues en même temps, cela peut être l’occasion d’un dialogue entre les deux éléments, pour des résultats souvent spectaculaires.
Une fois l’implantation, la forme et les dimensions arrêtées, il faut réfléchir à d’autres options qui influeront sur l’esthétique de la piscine, comme la création d’un débordement, ou le choix du revêtement.
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