La piscine naturelle se fait aussi appeler baignade biologique, baignade naturelle ou piscine biologique. Elle ne dispose ni de groupe de filtration, ni de traitement chimique de l’eau, et s’appuie sur les plantes et les bactéries pour autoépurer l’eau, sur le principe naturel du lagunage.
L’Afnor parle de « baignade artificielle » et lui refuse le qualificatif de piscine, car elle ne dispose pas d’un groupe de filtration ni de traitement chimique de l’eau. Du côté des professionnels, la dénomination de « baignade biologique » semble faire consensus. Ce type de baignade a été mis au point en Allemagne, Autriche et Suisse avant d’arriver en France. Leur succès reste modeste comparé aux piscines classiques, même si les trois principales marques installées en France annoncent des chiffres en progression. La technique est particulière, et ne peut être proposée que par les fabricants eux-mêmes, ou par des pisciniers spécialisés. Ces bassins sont soumis aux mêmes règles d’urbanisme que les piscines « classiques ». Une norme est en cours d’élaboration par le ministère de la Santé pour les baignades biologiques publiques.
L’eau est traitée sur le principe du lagunage, une technique naturelle d’épuration basée sur celle des lacs ou plans d’eau naturels. Il s’agit de faire transiter l’eau dans des bassins en utilisant la faune (micro-organismes), la flore et les UV pour une auto-épuration naturelle. Certaines piscines « naturelles » ajoutent un traitement de l’eau par UV ou ozone. On ne peut dès lors plus les considérer comme baignades biologiques, du fait du traitement biocide.
La baignade biologique est composée de deux zones au minimum, qui ont chacune leur rôle. Un bassin de baignade proprement dite et un bassin de filtration avec un filtre granulaire vertical où les plantes aquatiques (joncs, phragmites, iris…) filtrent l’eau et absorbent les matières organiques à l’origine de la pollution. On adjoint parfois une troisième zone, appelée bassin de régénération, peu profond et souvent recouvert de galets et planté. Il a une fonction esthétique, et permet aussi de réchauffer l’eau sous l’action du soleil et des galets avant de la renvoyer dans la zone de bain. Il arrive que bassin de filtration et bassin de régénération soient traités en un seul espace, dont la taille (entre 0,3 et 1 fois celle du bassin de baignade) varie selon le volume d’eau à traiter et la fréquence d’utilisation du bassin.
L’eau circule entre les différentes zones grâce à une pompe et à la gravité, et une chute d’eau est parfois prévue pour accroitre l’oxygénation de l’eau.
Les plantes aquatiques (appelées aussi macrophytes) sont choisies pour leur capacité à absorber les particules organiques et oxygéner l’eau. Près de 70 plantes sont possibles, on les choisit toujours en fonction de la région où elles seront implantées.
Les différents bassins peuvent être fondus en un seul plan d’eau, à la façon d’un petit étang naturel, sans béton, ou semi maçonné, avec la zone de baignade délimitée par une paroi visible sous l’eau, à la façon d’une piscine qui aurait débordé sur les côtés. Ces bassins peuvent aussi être séparés, donnant alors l’impression d’une piscine classique près de laquelle se trouverait une mare avec plantes aquatiques. Elle peut donc être traitée à la façon d’un étang avec ponton en bois et margelles plantées de végétaux, ou selon une forme géométrique simple, type rectangle ou couloir de nage.
La baignade demande un certain entretien. Vider les skimmers, aspirer (avec un balai manuel) ou enlever à la main les algues sur les galets, et nettoyer le fond du bassin environ une fois par semaine, comme dans toutes les piscines. Il existe quelques robots qui fonctionnent avec ce type de baignades, notamment la série Bio des robots Dolphin (Maytronics). Il faut prévoir également un peu de taille des végétaux.
Sans chlore ni aucun produit de traitement, l’eau a un pH proche de 8, idéal pour notre santé : fini les yeux rouges, les mycoses, et les éventuelles allergies. La nature est elle aussi respectée, car aucun produit nocif n’est rejeté dans le jardin ou à l’égoût. L’intégration paysagère est particulièrement réussie, et la baignade reste belle même en hiver, sans couverture.
La consommation d’eau, due à la surface de l’eau, l’éventuelle cascade et le fait que ce bassin n’est jamais couvert est importante. Il faut compter environ 40 m3/an pour le renouvellement de l’eau d’une piscine de 100 m2 (toutes zones) contre 15 m3 pour une 4×8 m classique (donc à surface de baignade comparable). La consommation électrique est elle aussi accrue car la pompe ne s’arrête jamais, pour assurer le mouvement continu de l’eau. Certains installateurs prévoient deux pompes, celle qui sera utilisée en continu étant d’un faible débit et donc d’une consommation moindre. Attention à la température de l’eau qui, si elle dépasse les 24 °C, encouragera la prolifération des bactéries : c’est bien pour les « bonnes » bactéries, qui participent à l’autoépuration de l’eau, c’est dangereux pour les éventuelles « mauvaises » bactéries qui coloniseraient le plan d’eau (Escherichia coli par exemple).
D’autre part, l’eau est naturelle, donc les grenouilles peuvent apprécier d’y vivre, et chanteront leur bonheur à partir du mois de mai…
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