Le traitement de l’eau d’une piscine est fait mécaniquement par la filtration et chimiquement par un ou plusieurs traitements. Nous classons ici les différents traitements chimiques de l’eau par ordre d’importance sur le marché de la piscine en France. Ils ont tous leurs avantages, mais ne s’adaptent pas forcément à tous les revêtements et à toutes les eaux.
C’est le désinfectant le plus utilisé en piscine. On le trouve sous forme de blocs, de galets, de pastilles ou de granules, et on l’utilise en traitement de fond (par exemple en permanence 1 galet dans chaque skimmer) ou en traitement choc.
Propriétés : désinfectant, algicide et oxydant.
• Chimie : il fait partie de la famille des halogènes (avec le fluor, le brome, l’iode et l’astate).
• Composition : le chlore libre se dégradant rapidement sous l’effet des rayons UV du soleil, on y ajoute un stabilisant (acide cyanurique) qui permet la rémanence du produit dans l’eau.
• Dosage : le taux de chlore doit être compris entre 2 et 3 mg/L. Le taux de stabilisant doit être compris entre 30 et 75 mg/L. Attention, le stabilisant est une substance qui s’accumule, et qu’on ne peut enlever, sauf en remplaçant une partie de l’eau du bassin. Une eau sur-stabilisée bloque l’action du chlore.
• Avantages : simple d’emploi, peu cher et efficace.
• Inconvénients : le stabilisant qui finit par s’accumuler pendant la saison et qui perturbe l’action du chlore au-delà d’un taux de 75 mg/L. Le taux de chlore est à surveiller toutes les semaines, comme le pH. Le chlore perd de son efficacité quand la température de l’eau augmente. A 28°, il n’est plus efficace qu’à 20%.
• Précautions : ne jamais le mettre en contact avec du chlore non stabilisé, ni le mélanger avec des produits acides.
Cet autre chlore est utilisé en remplacement ou en complément du chlore stabilisé. Sa dissolution rapide le rend très performant dans les traitements choc. Le stabilisant peut-être ajouté par ailleurs si besoin.
• Propriétés : désinfectant, bactéricide.
• Chimie : il fait partie des dérivés du chlore comme l’eau de javel. Il est composé d’hypochlorite de sodium et de calcium.
• Dosage : 15 mg/L.
• Avantages : ne contient pas de stabilisant, et n’oblige pas à renouveler l’eau. Est très efficace en traitement choc pour rattraper une eau trouble ou verte.
• Inconvénients : utilisé en traitement unique, il doit être délivré en permanence dans le bassin (par exemple par un diffuseur mis dans le skimmer) car il se dégrade en quelques heures sous l’effet des UV. On peut aussi ajouter du stabilisant par ailleurs, en début de saison par exemple.
• Précautions : ne jamais le mettre en contact avec du chlore stabilisé. Par contre, ils peuvent cohabiter une fois dans l’eau.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette odeur signe un manque de chlore libre. Le chlore, quand il est ajouté à l’eau, se décompose en chlore libre (acide hypochloreux, biocide efficace), en chlore potentiel (ion hypochlorite) et en chlore combiné, appelé aussi chloramines, issu de l’addition du chlore libre et de composés d’azote et d’ammoniac amenés par les baigneurs. Ce sont les chloramines qui sont à l’origine de l’odeur de chlore et des irritations que l’on peut ressentir. Leur taux ne doit pas dépasser 0,6 mg/L. Pour éviter la prolifération des chloramines, il faut ajuster le pH (qui est probablement trop haut) et le taux de chlore (qui est probablement trop bas) en faisant un traitement choc.
Le principe de cet équipement très répandu est de transformer le sel (ajouté) dans l’eau de la piscine en hypochlorite de sodium sous l’effet de l’électrolyse. On ajoute donc au circuit de filtration un électrolyseur muni de cellules qui va, sous l’effet d’un courant basse tension continu et de plaques en titane polarisées, générer du chlore pendant la filtration. Ce système est très efficace et peu contraignant, ce qui explique son succès croissant depuis une quinzaine d’années.
• Propriétés : désinfectant, bactéricide.
• Chimie : l’hypochlorite de sodium (qui devient de l’eau de javel avec un ajout de chlorure de sodium) fait partie de la famille des chlores non stabilisés.
• Dosage : environ 4 g/L de sel (mais cela dépend des électrolyseurs) à ajouter au départ, le taux étant à vérifier 2 ou 3 fois par saison à l’aide de bandelettes ou de testeurs.
• Avantages : une fois le sel ajouté à l’eau, vous n’avez plus rien à faire, ce qui signifie plus de chlore à acheter, à stocker ou à manipuler. D’autre part, l’eau salée est agréable, et améliore la flottabilité, ce qui est très apprécié des jeunes enfants.
• Inconvénients : le coût de départ, et celui des cellules qu’il faut changer tous les 3 à 6 ans en moyenne. Attention aussi aux matériaux naturels qui peuvent ne pas apprécier l’eau salée (une margelle en pierre naturelle par exemple).
• Précautions : l’électrolyse ne vous dispense pas de vérifier le pH et de le maintenir aux alentours de 7,2. C’est pourquoi de nombreux électrolyseurs proposent également une régulation de pH. Le taux de sel peut se vérifier avec des bandelettes de test. Il vaut mieux utiliser un sel pur spécial piscine, qui ne contiendra ni calcium ni métaux (fer, cuivre, manganèse) qui pourraient tacher le revêtement.
Le brome est un produit issu de l’eau de mer ou de sources salines. Il offre les mêmes propriétés biocides que le chlore mais reste peu sensible aux UV, au pH , et à la température de l’eau. Il est donc inutile de lui ajouter du stabilisant,
• Chimie : il fait partie de la famille des halogènes (avec le chlore, le fluor, l’iode et l’astate)
• Dosage : il fonctionne avec un brominateur à installer dans le local technique. On maintient le taux de brome entre 1 et 2 mg/L.
• Avantages : ils sont nombreux puisqu’il est très efficace et résiste aux températures élevées. C’est d’ailleurs le système le plus utilisé pour la désinfection des spas. Il est également inodore et non irritant pour les baigneurs.
• Inconvénients : Il est 20 à 40 % plus cher que le chlore.
• Précautions : doit être manipulé et stocké avec soin.
Il est oxydant et algicide, car il détruit les matières organiques pouvant favoriser l’apparition des algues.
• Chimie : sous l’appellation oxygène actif, on trouve soit du monopersulfate de potassium, soit du peroxyde d’hydrogène
• Dosage : important (selon directives du fabricant, mais au maximum 10 mg/L), et continu. Il s’utilise en traitement total (plutôt sur petits bassins), ou en complément d’un autre traitement (chlore ou PHMB le plus souvent). Il est généralement géré par un automatisme type pompe doseuse ou générateur.
• Avantages : il est naturel, non irritant, et très efficace contre les algues. Idéal pour un traitement choc par exemple. Il est compatible avec tous les traitements, et tous les revêtements.
• Inconvénients : il disparaît rapidement, et se montre sensible aux UV, au pH et à la température de l’eau. Il ne suffit pas en traitement seul (sauf petites piscines).
• Précautions : le produit est corrosif et irritant pour la peau (risques de brûlures). Pour une utilisation manuelle en traitement choc, on le verse généralement devant un refoulement pour qu’il se mélange rapidement à l’eau. Combiné avec du chlore, il peut masquer le taux de ce dernier lors des analyses pendant plusieurs jours.
Les ultra-violets de type C possèdent un fort pouvoir bactéricide. Le réacteur UV est placé en sortie de filtration dans le local technique, et expose l’eau à ces UV désinfectants pendant le cycle de la filtration. Il n’a pas de pouvoir rémanent, c’est-à-dire que l’eau est désinfectée, mais non désinfectante. C’est pourquoi on doit la coupler à un traitement rémanent, type chlore, brome ou oxygène actif.
• Avantages : l’eau est agréable, non irritante pour les baigneurs et la piscine, écologique, et son efficacité est indépendante de la température de l’eau.
• Inconvénients : le coût de l’appareil et les lampes, qui ont une durée de vie de 10 000 à 15 000 heures. L’obligation d’avoir un deuxième traitement désinfectant.
Le polyhexaméthylène de biguanide a un pouvoir désinfectant, mais est peu algicide et non-oxydant. Il a des propriétés floculantes, c’est-à-dire qu’il agglomère les micro-particules en suspension qui seront piégées par le filtre. Il convient particulièrement aux filtrations à sable, mais est déconseillé aux filtres à cartouche ou à diatomite. Par contre, il ne décompose pas les micro-particules car il n’a pas de pouvoir oxydant. Il est donc utilisé en complément d’un traitement oxydant (mais sans chlore, ni brome, ni cuivre), pratiquement toujours de l’oxygène actif.
• Avantages : insensible aux variations de pH, de température et aux UV, non-irritant, inodore. Il a un grand pouvoir de rémanence. Il peut convenir pour des personnes allergiques au chlore.
• Inconvénients : Incompatible avec un traitement au chlore, au brome ou au cuivre. Si on souhaite changer de traitement, il faudra vider le bassin. Il est non algicide, et doit être couplé à un traitement oxydant. Enfin, le coût élevé du produit PHMB, beaucoup plus cher que le chlore ou le brome.
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