Quand on décide de rénover sa piscine, on peut poursuivre plusieurs buts. Gagner en confort, esthétique, simplicité d’utilisation, ou réparer une panne… Mais une nouvelle demande émerge avec force, baisser ses consommations pour rendre sa piscine plus écoresponsable.
A l’heure où les piscines se font attaquer pour leur consommation d’eau, (même si elle ne représente que 0,15% de l’eau prélevée en France), nombreux sont les propriétaires qui souhaitent baisser leurs consommations d’eau, d’énergie et de chimie. Pour leur porte-monnaie, mais aussi et surtout pour la planète.
Et c’est une bonne chose, car notre consommation déraisonnée des ressources a des conséquences dramatiques. En dehors de notre consommation d’énergies fossiles, qui est la plus grave car émettrice de gaz à effet de serre (et dont nous voyons d’ores et déjà les conséquences), nous devons faire de notre mieux pour minimiser nos consommations d’eau et d’énergie. Quant aux produits chimiques, le chlore en tête, ils ne sont pas particulièrement bénéfiques pour l’environnement, et nous en rejetons forcément à chaque contre-lavage du filtre. L’ajout ou la rénovation des équipements est le meilleur levier pour parvenir à avoir une piscine plus écoresponsable.
Baisser la consommation d’eau de sa piscine
La consommation de l’eau est due principalement à 3 causes : l’évaporation, les contre-lavages du filtre (à sable ou autre média filtrant hors cartouches), et les éclaboussures et allers et venues des baigneurs.
Couvrir pour minimiser l’évaporation
La règle à retenir : il faut couvrir son bassin quand il n’est pas utilisé. Si votre piscine ne possède aucun système de couverture, vous pouvez facilement installer une couverture hors-sol, motorisée, qui sera facile à utiliser. Il existe plusieurs modèles, l’important étant de choisir un système simple et rapide, pour ne pas renoncer à couvrir par manque de temps ou d’envie.
Couvrir la nuit : quand la différence de température entre l’eau et l’air est à son maximum. En effet, après une journée d’été, l’eau est chaude, et pendant la nuit, va se refroidir beaucoup plus lentement que l’air. La différence de température devient donc importante et l’évaporation de la piscine sera particulièrement forte.
Couvrir le jour : quand la piscine n’est pas utilisée, ou quand vous vous absentez. Attention particulièrement l’été, et les jours de vent. La chaleur et le vent sont les principaux facteurs d’évaporation. Si la couverture est également un dispositif de sécurité homologué (comme une couverture automatique par exemple), et qu’il y a des enfants ne sachant pas nager, la piscine est couverte, et ne s’ouvre que pour les périodes de baignades.
Penser à couvrir est une question d’habitude. Vous remarquerez vite que l’ajout d’eau devient très rarement nécessaire dès lors que l’on a adopté ce nouveau réflexe.
Passer au filtre à cartouche
Changer de filtre : les filtres à sable (ou à verre, billes etc) stockent les impuretés venues du bassin, et finissent par se colmater. Il est indispensable de les laver pour les garder opérationnels. La fréquence des contre-lavages dépend de l’importance de la pollution du bassin, donc de la chaleur, du nombre de baigneurs, du traitement chimique (suffisant ou régulier par exemple). Le contre-lavage (ou backwash) consiste à inverser le sens de l’eau dans le filtre, pour décoller les impuretés et les jeter à l’égoût. Il se termine par un rinçage, avec l’eau qui traverse le média à nouveau dans le bon sens, mais en partant elle aussi à l’égoût. Chaque contre-lavage consomme entre 100 et 300 litres d’eau. Il s’agit donc d’une dépense d’eau importante, sachant qu’on réalise en moyenne 1 à 2 contre-lavages par mois selon la saison.
Les filtres à cartouche, ou filtres à éléments, fonctionnent différemment. Leur surface filtrante est constituée de cartouches plissées, qui retiennent les micro pollutions tout en restant plus efficaces que les filtres à sable. Les cartouches se nettoient environ 1 fois par mois, au jet, et ne consomment que quelques dizaines de litres.
Il ne s’agit pas de jeter un filtre neuf ou encore en bon état de marche. Mais s’il montre des signes d’usure, cuve ou vannes, alors changez le pour un filtre à cartouche.
Baisser la consommation d’énergie de sa piscine
Concernant l’énergie, le principal levier d’action est bien entendu la pompe de piscine. La pompe est le coeur de la piscine, c’est elle qui assure la circulation de l’eau dans le système de filtration. Il y a deux grandes familles de pompes, les pompes monovitesse, et les pompes à vitesse variable.
Choisir une pompe à vitesse variable
Les pompes monovitesse, que l’on installe depuis des décennies, fonctionnent plus ou moins longtemps en fonction de la température de l’eau. De quelques heures par jour en hiver (en cas d’hivernage actif), à 14 à 16h au coeur de l’été, voire en continu quand l’eau se trouble. Puissantes, et parfois surdimmensionnées par rapport au volume du bassin, elles consomment l’énergie dont elles ont besoin pour assurer leur mission.
Les pompes à vitesse variable elles tournent au ralenti, mais de façon continue. Elles n’accélèrent que de façon épisodique, selon leur programmation. Elles sont efficaces, car l’eau, en passant plus lentement dans le filtre, laisse plus d’impuretés. A efficacité égale, ou même supérieure, la consommation électrique est fortement baissée, puisque les gains sont estimés à environ 70 à 75%. Cerise sur le gâteau, elles ont un niveau sonore extrêmement faible.
Comme pour les filtres, ne changez pas si votre pompe est neuve, mais si elle commence à vieillir, alors il est indispensable de la changer et d’opter pour le modèle de la pompe à vitesse variable.
Chauffer avec une PAC à haut rendement
Les pompes à chaleur, comme tous les équipements, ne cessent de gagner en performance. Si votre équipement est ancien ou défaillant, choisissez soigneusement votre PAC en fonction de sa consommation et de son coefficient. Les systèmes de chauffage sont habituellement le deuxième poste de consommation électrique, donc utilisez-les à bon escient… et couvrez votre piscine pour éviter les déperditions caloriques, spécialement pendant la nuit. Dans certains cas, un changement de matériel et une utilisation plus raisonnée peut faire une vraie différence sur la consommation électrique.
Baisser la consommation de produits chimiques
Comme vous avez pu le lire dans ce Guide, le traitement de l’eau se fait à 80% de façon mécanique, avec le filtre, et à 20% avec de la chimie. Le chlore est utilisé dans presque toutes les piscines, qu’il soit ajouté, ou créé en continu par électrolyse de sel. Mais quel que soit le désinfectant utilisé, il y a deux grandes options sont possibles, la gestion manuelle du produit, et la gestion automatisée.
La gestion manuelle du chlore
Elle nécessite d’analyser son eau de piscine régulièrement (au moins une fois par semaine) et de surveiller le taux de chlore et la valeur du pH. En fonction des résultats, il faut alors ajouter des galets de chlore dans les skimmers, et d’ajuster le pH vers le haut ou vers le bas (généralement il a tendance à monter, et il faut le baisser grâce à des produits spécifiques). Le désavantage de cette méthode, c’est qu’elle exige du temps et de la régularité, et qu’il est difficile de doser la bonne quantité de produit de traitement. La production de chlore se fait par à-coups, il y en a parfois trop (gaspillage) et parfois pas assez (attention aux algues, toujours prêtes à s’installer si les conditions le permettent). Résultat, l’eau se déséquilibre, on rectifie en permanence en ajoutant des produits, et on consomme davantage de chimie que nécessaire.
La gestion automatisée du traitement de l’eau
C’est pour éviter cette gestion contraignante et imparfaite que les traitements de l’eau automatiques ont été développés. Ils connaissent un succès grandissant, car ils répondent à un besoin réel. Le principe est de réguler automatiquement l’ajout (par bidon) ou la production de chlore ( par électrolyse du sel présent dans l’eau), et le pH (ce dernier étant quasi obligatoire avec un électrolyseur, car ce dernier fait monter le pH). Les appareils de traitements les plus vendus sont l’électrolyseur de sel, avec une régulation de pH, dans le même appareil ou dans un appareil à côté. Cette configuration a l’avantage de maintenir une eau équilibrée, et de ne consommer que le strict nécessaire de chlore (ou de brome, oxygène actif par exemple). Résultat, vous faites des économies, et l’eau n’est pas sur-traitée. D’autre part, cela induit également des économies d’eau, car les contre-lavages du filtre seront moins fréquents en l’absence d’algues.
Une rénovation des équipements de traitement peut aussi vous conduire à changer de produit. L’UV-C, par exemple, associé à une faible dose de rémanent, éliminera presque entièrement l’usage de produits chimiques.
Image en haut de page, Pure, la nouvelle piscine écoresponsable de Carré Bleu.
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