Cette interview de Gilles Mouchiroud a été réalisée le 21 février 2020. Les Assises Professionnelles de la Piscine devaient se tenir le 24 mars suivant à Montpellier. Nous avons appris le 10 mars le report des Assises, et de l’AG qui devait se tenir le 25, pour cause de Covid19.
Les Assises Professionnelles de la Piscine sont reportées en mars 2021, l'Assemblée Générale de la FPP est reportée au 9 juin 2020.

Comment s’annoncent les prochaines Assises professionnelles, les 24 et 25 mars prochain ?
Gilles Mouchiroud : Les Assises sont un rendez-vous incontournable pour la FPP et les professionnels. Cette prochaine édition constitue la 5ème rencontre permettant aux professionnels de se projeter vers les sujets qui impactent et impacteront leurs entreprises au quotidien.
Je crois que nous avons trouvé, au fil des éditions et en interrogeant les participants, un format qui remporte l’adhésion de tous. Un juste équilibre entre :
- Des grandes conférences avec intervenants pertinents sur des thèmes importants tels que la préservation de l’environnement en lien avec le quotidien des entreprises et le recrutement de nouveaux salariés notamment la fidélisation et la formation des salariés des nouvelles générations.
- Des ateliers pratiques avec le guide du recyclage, le guide sur le transport, la commercialisation et le stockage des produits de traitement de l’eau et le pool staging
- La remise des trophées de la FPP pendant la soirée
- La visite des stands des partenaires toujours plus nombreux (plus de 50) pendant une journée et demi puisque désormais les assises sont couplées avec l’assemblée générale
Bien sûr, la quantité de rencontres et d’échanges que permettent ces journées entre tous les acteurs présents est également très précieuse. Adhérents, fédération, fabricants, presse spécialisée, tous ceux qui oeuvrent dans la piscine ont beaucoup à partager. La fédération apprécie de prendre le temps de discuter avec les pisciniers de problématiques concrètes, autour desquelles nous sommes en constante réflexion.
Le succès est tel que nous sommes même sollicités par des sociétés européennes souhaitant rejoindre la fédération.

Quelles sont les problématiques centrales pour les pisciniers aujourd’hui ?
GM : Le piscinier est sur un marché porteur et a du mal à recruter du personnel, c’est l’un des thèmes de nos assises et nous allons mettre en ligne une bourse de l’emploi sur le site FPP et créer une nouvelle commission professionnalisation, formation et recrutement.
Le piscinier est confronté au quotidien a des obligations réglementaires, déclarations, imposition, loi sur les relations contractuelles, devis, CGV …
La FPP a mis en ligne pour ses adhérents une « boîte à outils » juridique et technique pour qu’ils puissent utiliser des modèles de documents et interroger notre juriste si nécessaire
Les sujets d’urbanisme et de relations contractuelles avec les clients sont traités au quotidien par notre juriste avec 200 questions sur différents thèmes en janvier 2020
Les nouvelles normes et réglementation au cœur de leurs préoccupations :
Un guide du recyclage pour savoir quoi faire des matériaux en fin de vie avec l’anticipation de la loi sur l’économie circulaire qui va directement les impacter.
Un guide sur le stockage des produits de traitement de l’eau pour les aider à appliquer les nouvelles réglementations : arrêté comburant, stockage des produits, commercialisation au regard de la loi egalim.
La présence de la FPP en normalisation pour limiter les contraintes pouvant être imposées par les autres pays et rendant l’application des référentiels acceptable.
Depuis des années, la FPP construit son travail autour de 4 missions, qui sont : défendre, professionnaliser, soutenir et promouvoir. C’est toujours le cas, mais nous collons à l’évolution du marché, et les grands sujets de réflexion en ce moment sont l’urbanisme, la formation, et l’éco-responsabilité.
Quelles sont vos actions en matière d’urbanisme ?
GM : : Près de 15% des dossiers sont refusés par les mairies ou les communautés de communes. La plupart du temps, il s’agit de dossiers mal montés ou incomplets. Jean-Michel Susini, responsable juridique, met sa compétence au service des adhérents. C’est ainsi que , nous avons publié 2 guides, le premier à l’usage des pisciniers, et l’autre à l’usage des services d’urbanisme des Mairies. En plus de ces conseils sur les bonnes pratiques, Jean-Michel Susini répond à de nombreuses demandes de cas concrets qui remontent de nos adhérents. Sa compétence technique et sa vue d’ensemble lui permettent de débloquer de nombreux dossiers. En dehors de la solution immédiate, cela sert également de formation aux pisciniers, qui apprennent à monter des dossiers de plus en plus rigoureux. Cette aide est particulièrement précieuse pour les indépendants qui ne peuvent pas compter sur un réseau pour se faire aider.
Concernant la formation, comment aider les entreprises à recruter du personnel qualifié ?
GM : Le problème de la formation est central. Nous avons une dizaine de structures de formation aux métiers de la piscine sur le territoire, qui sont très compétentes, mais qui ne libèrent sur le marché qu’une centaine de jeunes chaque année. Il y a un déficit de 500 à 1000 personnes qualifiées par an. C’est énorme ! Nous avons instauré une commission Formation qui travaille sur ce sujet et tente de trouver des solutions pour améliorer la situation au plus vite.
Le centre de formation de la FPP permet également de former un certain nombre d’entreprises chaque année aux nouvelles normes et aux réglementations piscine collectives et individuelles.
Quelles sont les actions de la fédération pour améliorer l’éco-responsabilité de la filière ?
GM : Nous sommes conscients de l’importance de cette démarche depuis longtemps, et nous avons créé une commission «Développement durable» en 2006. Plusieurs aspects ont déjà été traités : un rapport sur la consommation d’eau, un rapport sur la consommation d’énergie et un calcul de l’impact carbone des piscines domestiques afin que les pisciniers aient les moyens de moins impacter l’environnement tout en expliquant les démarches à leurs clients.
Le prochain sujet est la loi sur l’économie circulaire et nous aurons une brillante présentation aux assises à ce sujet. Le projet de bâtir des solutions de recyclage adaptées est lancé en 2020 avec Cécile des Abbayes, consultante en économie circulaire et spécialiste des questions environnementales pour nous aider à élaborer le calendrier des actions à mener.
Pour l’instant, seule une entreprise en Allemagne est spécialisée dans le recyclage des liners. Il n’existe aucune structure de ce type en France, nous travaillons avec les pouvoirs publics pour trouver des solutions.
En ce qui concerne le traitement de l’eau par exemple, il faut que tout le monde interroge ses habitudes pour que les comportements changent. Nous essayons de former les pros, qui à leur tour vont former les particuliers. Les pros ont vraiment pris conscience de l’importance d’une eau bien équilibrée, en prenant en compte pH, TH et TAC. Ce sont eux les porte-paroles des bonnes pratiques auprès des particuliers, qui économiseront des produits et de l’énergie.
Pensez-vous que la FPP peut fédérer encore plus de professionnels, ou arrive-t-elle à ses limites ?
GM : Il est certain qu’avec 1200 adhérents, nous représentons aujourd’hui plus de 50% des entreprises qui font plus de 30% de leur CA dans la piscine, ce qui est beaucoup. Nous pouvons certainement accueillir d’autres professionnels, mais il faut qu’ils respectent les critères de qualité exigés (la garantie décennale notamment).
La qualification Propiscines gagne du terrain, avec plus de 400 entreprises concernées.
Comment gardez-vous le lien avec tous les adhérents, et les entreprises sur le terrain ?
GM : Nous avons une personne en charge des relations qui fait un travail remarquable, en contactant une cinquantaine d’entreprises par mois.
D’autre part, nous ne sommes pas coupés de la base. Les membres du conseil d’administration sont tous sur le terrain et notamment les 7 entreprises BtoC dont plusieurs constructeurs indépendants.
Nous avons tous conscience des besoins et des problématiques des entreprises BtoC. C’est pourquoi nous avons travaillé sur le contenu de ces Assises, pour répondre aux questions que les professionnels se posent.
Dernièrement encore nous avons missionné notre nouveau responsable marketing pour visiter une dizaine d’entreprises et les interroger in situ.
Je souhaite que les professionnels sachent que leurs besoins sont au cœur de leurs préoccupations, et que nous les accompagnons de toutes les façons possibles.
Bien entendu, nous resterons toujours à l’écoute de leurs besoins dans tous les domaines et ce en tant que première fédération en Europe et deuxième fédération dans le Monde.
Alors rendez-vous aux prochaines Assises le 24 mars.
Pour s’inscrire : www.propiscines.fr