Face à la raréfaction de l’eau dans certaines régions l’été, et à une prise de conscience plus générale concernant nos ressources, savoir économiser l’eau devient essentiel pour tout propriétaire de piscine. Notre équipe a recueilli les conseils des meilleurs professionnels pour vous présenter des solutions efficaces et accessibles. Découvrez comment réduire l’empreinte hydrique de votre bassin sans sacrifier le plaisir de la baignade.
1. La couverture de piscine : indispensable contre l’évaporation
L’évaporation représente jusqu’à 90% des pertes d’eau d’une piscine. Selon la région et l’exposition, un bassin non couvert peut perdre entre 2 et 7 mm d’eau chaque jour, soit des centaines de litres par semaine. L’évaporation augmente avec l’écart de température entre l’eau et l’air. Elle est donc plus importante durant la nuit.
Trois types de couvertures se distinguent sur le marché :
- Bâches à bulles : Solution économique (7-15€/m²) qui réduit l’évaporation jusqu’à 90% tout en maintenant la température de l’eau. Une option parfaite pour débuter.
- Couvertures à barres : Plus robustes, elles offrent une meilleure protection et davantage de sécurité. L’investissement est plus important mais justifié par leur durée de vie.
- Volets roulants automatiques : Solution haut de gamme appréciée pour sa facilité d’utilisation. Malgré leur coût initial, ces équipements transforment l’expérience quotidienne.
Le simple fait de couvrir votre piscine entre les baignades peut réduire votre consommation d’eau de 30 à 90% sur la saison, selon que vous couvrez entre chaque baignade, ou uniquement la nuit. Pour une piscine standard dans le sud, cela représente une économie significative qui rentabilise rapidement l’investissement.
2. Traquer les fuites : une priorité absolue
Une fuite, même minime, devient préoccupante sur la durée. Un simple joint défectueux peut entraîner des pertes de 200 à 500 litres par jour, soit autant d’eau et d’argent gaspillés.
Comment détecter les problèmes simplement :
- Test du seau : Placez un seau rempli d’eau sur la première marche. Marquez les niveaux dans le seau et dans la piscine. Après 24h, comparez : si le niveau a davantage baissé dans la piscine, suspectez une fuite.
- Inspection visuelle : Examinez raccords, vannes et tuyaux. Des traces blanchâtres ou des zones humides sont révélatrices.
- Test au colorant : Dans une eau calme, versez quelques gouttes de colorant près des zones suspectes. Son mouvement peut révéler l’emplacement du problème.
Les piscinistes expérimentés recommandent un contrôle préventif au printemps et à l’automne pour éviter les mauvaises surprises en pleine saison.
3. Optimiser la filtration : moins de lavages, plus d’économies
Le nettoyage du filtre consomme beaucoup d’eau, particulièrement pour les filtres à sable. Un contre-lavage standard utilise entre 200 et 500 litres selon la taille.
Trois alternatives à considérer :
- Filtres à cartouche : Contrairement aux idées reçues, ils conviennent aussi aux grands bassins. Leur nettoyage au jet simple réduit considérablement la consommation d’eau.
- Média filtrant en verre : En remplaçant le sable par du verre calibré, vous améliorez la filtration tout en économisant 30% d’eau lors des nettoyages. Le surcoût s’amortit rapidement.
- Récupération d’eau de lavage : Des systèmes simples permettent de collecter cette eau pour l’arrosage du jardin après décantation.
L’erreur fréquente consiste à nettoyer le filtre selon un calendrier fixe. Fiez-vous plutôt au manomètre et procédez au nettoyage uniquement lorsque la pression augmente significativement.
4. L’eau de pluie : une ressource gratuite à exploiter
Une toiture de taille moyenne dans une région aux précipitations standard permet de collecter suffisamment d’eau pour compenser l’évaporation d’un bassin familial.
L’installation idéale comprend :
- Une capacité de stockage de 3000 litres minimum, sous forme de cuve enterrée ou de réservoir souple.
- Un système de filtration simple pour retenir feuilles et impuretés.
- Une pompe pour transférer l’eau vers le bassin lorsque nécessaire.
Les utilisateurs de ces systèmes rapportent non seulement des économies sur leur facture, mais aussi une meilleure qualité d’eau. L’eau de pluie, naturellement douce, améliore l’efficacité des traitements et le confort de baignade.
5. Traitements réguliers : moins de produits, plus de durabilité
Les systèmes de traitement automatisés ou réguliers préservent la qualité de l’eau plus longtemps, réduisant ainsi les besoins en renouvellement.
Trois options particulièrement efficaces :
- Électrolyse au sel : Ce système produit automatiquement du chlore à partir du sel présent dans l’eau. Malgré l’investissement initial, les économies de produits sont substantielles et l’eau reste saine sur la durée.
- Traitement par ultraviolets : Ces appareils détruisent les micro-organismes sans produits chimiques, réduisant les besoins en chlore et stabilisant les paramètres de l’eau.
- Oxygène actif : Alternative douce idéale pour les peaux sensibles, cette méthode préserve l’équilibre de l’eau sur la durée.
Un traitement bien adapté permet de diminuer les besoins en renouvellement d’eau de moitié. Bonus appréciable : moins d’irritations cutanées et oculaires, particulièrement pour les enfants et les baigneurs réguliers.
6. Maîtriser la température : l’équilibre confort-économie
Si vous chauffez votre piscine, sachez que chaque degré supplémentaire au-delà de 26°C accélère l’évaporation. Quelques principes simples :
- Utilisez une couverture isotherme qui maintient la chaleur tout en bloquant l’évaporation.
- Programmez votre chauffage intelligemment, en anticipant vos baignades plutôt qu’en maintenant une température élevée en permanence.
- Recherchez l’équilibre entre confort et économie : 27°C représente généralement le meilleur compromis.
Maintenir une température modérée plutôt qu’élevée peut réduire l’évaporation de près de 40%, une économie significative sur la saison.
7. Valoriser l’eau de vidange : ne plus gaspiller
Si vous devez vidanger partiellement ou totalement votre piscine, vous pouvez utiliser l’eau ou la stocker pour un usage ultérieur.
Astuces pratiques :
- Timing optimal : Vidangez en début de saison, quand l’eau contient moins de produits chimiques.
- Dérivation simple : Un système de tuyaux permet de diriger l’eau vers les zones à arroser au lieu de la laisser partir à l’égout.
- Stockage temporaire : Des réservoirs souples permettent de conserver cette eau et soit de la réinjecter dans le bassin après travaux, soit de l’utiliser progressivement pour le jardin.
“Les plantes adorent l’eau légèrement chlorée,” confirme un paysagiste expérimenté. “Elle limite naturellement certaines maladies.” Un simple repos de quelques jours suffit à dissiper le chlore résiduel.
Des économies concrètes à la clé
Une piscine bien gérée consomme environ 10 m³ par an. Certaines arrivent même à ne pas consommer d’eau, grâce à la récupération d’eau de pluie. “La plupart des propriétaires sous-estiment les bénéfices,” constate un installateur du sud. Ses clients équipés économisent entre 40 et 60m³ d’eau par an pour une piscine familiale.
Prenons l’exemple d’une famille qui a investi dans une bonne couverture, un système de récupération d’eau et un traitement écologique. Après deux saisons, leur consommation a diminué de plus de 60m³ annuellement. Sans compter les économies sur l’électricité et les produits d’entretien.
Ces équipements s’amortissent généralement en 2 à 4 ans, selon leur utilisation. Dans un contexte où les restrictions d’eau se multiplient en été, ils permettent aussi de continuer à profiter de sa piscine même en période de sécheresse.
Le printemps reste le moment idéal pour s’équiper, quand les professionnels sont plus disponibles et proposent souvent des remises avant-saison. Une démarche qui réconcilie plaisir de la baignade et respect de l’environnement.
Image haut : couverture à barres WaluCover